Le Grand Roissy, vaste territoire au nord de Paris, regroupe de nombreuses communes articulées autour de l’aéroport Charles de Gaulle et de grands axes de transport. Espace en pleine évolution urbaine et démographique, le Grand Roissy se distingue par la prise de conscience croissante de l’importance des espaces verts dans la qualité de vie des habitants, la réponse aux enjeux écologiques et l’attractivité des lieux de vie. Mais concrètement, comment les communes de ce territoire améliorent-elles la gestion et la valorisation de leurs parcs et espaces verts ? Panorama clair et documenté d’actions, d’exemples et d’initiatives structurantes.
Le territoire du Grand Roissy fait face à une double tension : d’un côté, une forte densification urbaine sous l’effet du développement économique lié à la proximité de l’aéroport Charles de Gaulle, de l’autre, la nécessité d’offrir aux habitants des espaces de respiration, limiter les îlots de chaleur, préserver la biodiversité et améliorer la santé publique. Selon l’Institut Paris Région, moins de 1 % du territoire de Roissy Pays de France était classé en espace vert aménagé en 2015, contre la moyenne francilienne de 3 % (source : L’Institut Paris Région, “Atlas des paysages du Val-d’Oise”). Ce déficit a révélé l’urgence de repenser l’aménagement pour offrir, à distance raisonnable, des espaces naturels accessibles à tous les habitants.
Les communes du Grand Roissy, notamment à travers l’intercommunalité Roissy Pays de France (42 communes, près de 354 000 habitants en 2022 selon l’INSEE), ont adopté plusieurs documents stratégiques :
Certaines communes comme Gonesse, Goussainville ou Villepinte investissent dans la rénovation ou l’extension de parcs municipaux :
La création de nouvelles liaisons piétonnes et cyclables reliant différents espaces verts est une priorité pour briser l’effet “tache d’huile” de la ville aéroportuaire et rendre les espaces de nature accessibles :
Certaines communes du Grand Roissy expérimentent la gestion différenciée des espaces verts, l’écopâturage (utilisation de moutons pour l’entretien des prairies), ou encore la plantation de “micro-forêts urbaines” en s’inspirant de la méthode Miyawaki. À Gonesse, 2000 arbres et arbustes très denses ont été plantés en 2022, favorisant la biodiversité sur 1000 m² d’espaces délaissés (source : Le Parisien, 2022).
L’amélioration des espaces verts dans ce territoire est également le fruit d’une large concertation avec la population. Ce dialogue vise à mieux adapter les projets aux attentes et usages réels, mais aussi à susciter l’appropriation des parcs par tous.
Le financement de la rénovation des parcs et de la création de nouveaux espaces verts est un enjeu central, dans un contexte budgétaire souvent tendu pour les collectivités.
Les équipes municipales répondent à ces enjeux en montent des groupements de commande pour les marchés publics paysagers, mutualisent l’entretien, ou favorisent l’embauche d’insertion locale pour l’entretien (partenariats avec l’ADIE et les chantiers jeunes à Tremblay, 40 emplois créés en 2 ans).
Les actions menées dans le Grand Roissy commencent à produire des résultats mesurables tant sur les plans écologique qu’en termes de qualité de vie ou d’attractivité.
L’amélioration des espaces verts et des parcs publics constitue dans les communes du Grand Roissy un axe majeur d’adaptation territoriale, de cohésion sociale et d’innovation environnementale. Les résultats encourageants soulignent l’intérêt d’une approche globale, partenariale et évolutive : chaque opération réussie s’appuie sur l’association des citoyens, l’engagement des élus, et la recherche constante d’innovation technique ou écologique. Ce modèle inspire désormais d’autres territoires périphériques fortement urbanisés de la région parisienne, comme Plaine Commune ou le Val d’Europe. L’expérience du Grand Roissy donne ainsi des repères concrets à tous ceux qui souhaitent comprendre les dynamiques de l’aménagement urbain durable, qu’ils soient futurs professionnels du secteur, candidats à la direction d’un établissement public, ou simplement observateurs attentifs de la transformation de la ville.